Est-il vrai que les Médinas et Casbahs manquaient d’ordre et d’esprit organisationnel qui leur permettait un bon fonctionnement urbain? Est-il aussi vrai qu’à l’instar de leurs prédécesseurs - gouverneurs et califes musulmans- les ottomans, pour qui la vie des habitants des villes leur importait peu, étaient plutôt préoccupées par la guerre sainte, les butins de guerre, les esclaves ou la satisfaction de leurs désirs?C’est dans le but de répondre à ces questions que cet ouvrage reconstruit d’une façon incontestable l’appareil juridico-administratif sophistiqué qui a existé dans la ville d’Alger :Casbah avant l’arrivée des français d’une part et l’ensemble des réglementations et normes que la société algéroise cosmopolite a développé pendant les trois siècles de la gestion Ottomane d’autre part.
La loi Musulmane et le cumul du Fiqh au long des siècles, enrichis par les opinions légales et parfois antagonistes des rites malékites et hanéfites formaient la source de cette juridiction et gestion urbaine.Des exemples d’actions urbaines tirées des archives Ottomanes et documents légaux d’Alger et d’Istanbul montrent que cet appareil administratif et ces réglementations couvraient tous les niveaux de la ville depuis les espaces domestiques urbains jusqu’à l’aménagement du territoire en faisant face aux retombées économiques, sociales et enfin spatiales de la tragédie moresque sur la région du Maghreb central dont Dar Es-Sultan était la capitale.